Jean-Mark aimerait bien avoir un peu la hype, lui aussi.
- Julie Chwarzcianek
- 14 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Ça fait 20 ans que je crée des noms de marque. Sur le papier, ça en jette.
Mais dans la vraie vie… disons que l’effet waouh reste souvent coincé dans la photocopieuse.
Quand j’explique ce que je fais à des gens hors du game, j’ai deux options :
Soit on me prend pour une mytho qui invente des métiers (façon Coach en ASMR corporate)
Soit on me croit. Mais c’est pas forcément mieux.
Parce que là, je vois le regard. Celui de la scepticitude (mot validé par l’Académie des créatifs incompris).Et puis bim, la question fatale :
“Ah ouais, et du coup… tu fais les logos aussi ?”
Non. Je fais juste les noms. Et c’est là que je sens la petite déception poindre. Comme si j’avais offert un calendrier de l’Avent… sans chocolat.
Pourtant, des métiers chelous, il y en a plein. Alors pourquoi pas le nôtre ?
Franchement, des noms, on en a besoin dans la pub.
Pas de nom = pas de branding.
Pas de nom = pas de design.
Pas de nom = pas de com.
Alors pourquoi ceux qui les créent sont-ils toujours les légumes vapeur du buffet ?
Ça fait 20 ans que je navigue entre agences de design, de pub, de com.
Et depuis 20 ans, j’ai bien vu : personne ne sait trop où nous caser.
On n’est pas assez cool pour traîner avec les pubards en baskets. Pas assez stylés non plus pour s’asseoir à la table des designers qui parlent en Pantone.
Nous, les créateurs de noms, on a toujours un pied dans la bibliothèque et l’autre sur le site de l’INPI.
On débarque avec nos contraintes sous le bras :
– “Désolée, juridiquement, c’est pas dispo.”
– “Oui, le nom est long, mais l’URL courte était déjà prise par un site de dropshipping letton.”
– “Non, le nom est utilisé par un site porno au Kirghizistan.”
Et là, c’est comme si on venait d’avouer qu’on mangeait les pâtes sans sauce. Un peu la honte.
Mais hey, les designers aussi ont des contraintes !Ils mesurent, ils calquent, ils alignent. Et pourtant, eux, on les respecte.
Nous ? On reste les Micheline du contenu publicitaire. Toujours un peu flous sur la photo de famille créative.
Alors voilà. Si toi aussi tu bosses en agence, si tu croises un(e) créateur·rice de noms à la machine à café, un petit sourire, un clin d’œil, un “j’adore ce blaze” :
👉 Ça coûte rien. Et ça nous réchauffe le cœur.
Parce qu’on n’est peut-être pas les cool kids de la cour de récré, mais nous aussi, on veut jouer.
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